Des exercices simples pour améliorer la concentration des enfants
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Si votre enfant a tendance à se déconnecter pendant les repas de famille, oublie souvent sa boîte à lunch dans la voiture (quelle galère !), ou n'arrive pas à rester assis pendant l'histoire du soir, rassurez-vous, vous n'êtes pas seul. Beaucoup d'enfants ont du mal à se concentrer, qu'ils soient distraits par leur environnement ou simplement débordés. Heureusement, la concentration n'est pas innée ; c'est une compétence qui s'apprend et se développe. Dans cet article, nous verrons pourquoi les enfants ont des difficultés à se concentrer et nous partagerons des exercices de concentration simples pour les aider à améliorer leur attention au fil du temps.
Pourquoi la concentration peut être difficile pour les enfants
La concentration n'est pas innée chez tous les enfants, et ce n'est pas sans raison. De nombreux facteurs, souvent invisibles, peuvent affecter leur capacité de concentration. La surstimulation, une mauvaise alimentation, la fatigue, le stress et un manque de structure quotidienne y contribuent. Voici comment chacun de ces facteurs peut impacter la concentration :
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Surstimulation : Lorsque les enfants sont entourés d’ écrans , de jouets bruyants ou d’environnements encombrés, leurs sens peuvent être saturés. Cette surcharge sensorielle les empêche de ralentir et de se concentrer sur une seule chose à la fois.
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Alimentation :Une mauvaise alimentation (surtout riche en sucres ajoutés et en aliments ultra-transformés) peut entraîner des fluctuations importantes de la glycémie, avec des pics et des chutes brutales. Ces fluctuations peuvent provoquer des sautes d’humeur, de l’irritabilité et une baisse d’énergie, rendant difficile la concentration chez les enfants. À l’inverse, une alimentation équilibrée favorise une énergie et une attention plus stables.
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Un sommeil de mauvaise qualité : le sommeil est essentiel au bon fonctionnement du cerveau et à la régulation émotionnelle. Lorsque les enfants ne dorment pas suffisamment et en quantité suffisante , ils sont plus susceptibles d'être inattentifs, agités et peuvent avoir des difficultés de concentration à l'école .
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Le stress : les enfants n'ont pas toujours les mots pour l'exprimer, mais le stress peut peser lourdement sur eux. Le stress (comme l'anxiété de séparation ou les difficultés sociales) active le mode de survie du cerveau (réaction de lutte ou de fuite), ce qui rend beaucoup plus difficile de se concentrer sur autre chose que la survie.
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Structure quotidienne : les enfants s’épanouissent grâce à des routines prévisibles. Des journées chaotiques ou irrégulières peuvent engendrer de l’anxiété ou de l’agitation. Sans structure, il leur est plus difficile de passer d’une tâche à l’autre et de rester concentrés.
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Difficultés de traitement sensoriel : « Les enfants présentant des différences de traitement sensoriel peuvent être hypersensibles ou hyposensibles aux stimuli sensoriels (comme le bruit, le toucher, le mouvement), ce qui peut les distraire ou les submerger, rendant difficile le filtrage des distractions », explique Amy Maxson, ergothérapeute .
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Difficultés de régulation émotionnelle : des sentiments comme l’anxiété, la frustration ou la surcharge sensorielle peuvent perturber la capacité du cerveau à se concentrer.
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Retards des fonctions exécutives : Selon Maxson, les compétences qui sous-tendent l’attention, telles que le contrôle des impulsions, la mémoire de travail et l’initiation des tâches, continuent de se développer durant l’adolescence. Par conséquent, les jeunes enfants acquièrent encore les outils fondamentaux nécessaires à une attention soutenue.
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Hypotonie : Une faible tonicité musculaire (hypotonie) peut avoir un impact important sur la capacité de concentration d’un enfant, notamment lors d’activités longues et structurées comme les repas ou les activités de groupe à l’école. « L’hypotonie désigne une diminution du tonus musculaire, c’est-à-dire que les muscles sont moins tendus au repos », explique Maxson. « Les enfants hypotoniques peuvent paraître mous, avoir un mauvais contrôle postural et se fatiguer facilement. »
Comment la concentration et l'attention se développent selon l'âge
La capacité de concentration d'un enfant augmente progressivement avec l'âge et le développement cérébral. « On estime généralement qu'il faut compter entre 2 et 5 minutes d'attention par année d'âge, lorsqu'il est engagé dans une activité adaptée à son développement », explique Maxson. Selon cette règle, la durée d'attention typique chez les enfants est la suivante :
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De 3 à 5 ans : 6 à 15 minutes.
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De 6 à 8 ans : 12 à 24 minutes.
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De 9 à 12 ans et plus : 18 à 38 minutes.
Il est important de noter qu'il s'agit de fourchettes générales. La capacité d'attention d'un enfant peut varier considérablement en fonction de plusieurs facteurs, tels que son niveau d'intérêt, sa régulation sensorielle et des facteurs environnementaux.
Signes d'amélioration de la concentration
À mesure que les enfants développent une meilleure concentration et une plus grande attention, vous pourrez remarquer les signes suivants :
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Une capacité d'attention accrue et un besoin moindre de redirection fréquente.
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Moins de dépendance à l'égard des conseils des adultes pour rester engagé ou reprendre une tâche.
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Meilleure capacité à filtrer les distractions et à passer d'une tâche à l'autre.
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Développer son autonomie pour entreprendre, maintenir et mener à bien des tâches adaptées à son âge.
Exercices de concentration et d'attention pour enfants
Comme nous l'avons mentionné, la concentration est une compétence qui s'acquiert, et la bonne nouvelle est que sa pratique n'est pas forcément ennuyeuse. « La concentration est à la fois influencée par des facteurs biologiques et acquise », explique Maxson. « Si le développement neurologique constitue le fondement de l'attention, les facteurs environnementaux, la pratique et le développement des compétences jouent un rôle essentiel dans son renforcement. »
Voici des exercices de concentration amusants et approuvés par des experts pour les enfants, qui peuvent les aider à développer leur attention et leur concentration de manière ludique et sans pression :
De 3 à 5 ans
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Lancer un sac de haricots sur une cible : une façon amusante de développer la coordination œil-main et de maintenir leur attention sur une cible mobile.
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« Danse figée » : Idéal pour s'entraîner à écouter et à s'arrêter lorsque la musique s'arrête, ce qui favorise le contrôle des impulsions.
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Jeux de « Je vois quelque chose » : Ils aident à aiguiser leur capacité à remarquer les détails et à rester concentrés visuellement.
De 6 à 8 ans
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Activités de pleine conscience simples : Elles enseignent le calme, la concentration et la conscience corporelle, comme la respiration abdominale avec une peluche.
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« Jacques a dit » : Un jeu classique qui renforce les capacités d'écoute et la flexibilité de la pensée.
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Casse-têtes ou labyrinthes : encouragez les enfants à se concentrer et à résoudre des problèmes.
De 9 à 12 ans
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Séquences de yoga ou de mouvements : elles requièrent concentration, mémoire et conscience corporelle.
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Jeux de cartes : Des jeux comme Memory ou Uno développent la mémoire de travail et la concentration.
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Tâches chronométrées : Elles contribuent à développer les compétences en matière de fixation d’objectifs et la motivation intrinsèque à rester concentré, comme par exemple : « Voyez combien de problèmes de mathématiques vous pouvez résoudre en 5 minutes. »
Activités sensorielles et motrices pour améliorer la concentration
Ces activités sensorielles et motrices approuvées par des experts peuvent aider les enfants à se concentrer :
De 3 à 5 ans
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Jeu en trottinette : s’allonger sur une trottinette et se propulser avec les mains ou les pieds sollicite les muscles et favorise la planification motrice et la concentration.
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Danse figée : s'exercer à écouter et à s'arrêter lorsque la musique s'arrête, ce qui favorise le contrôle des impulsions et l'énergie.
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Balancement : Le balancement en S, d'avant en arrière ou en cercles, calme ou dynamise le corps selon ses besoins.
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Travaux physiques lourds : Porter de petits objets lourds (comme des livres ou des sacs d’épicerie) ou pousser un panier à linge aide à organiser le cerveau et le corps.
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Yoga : Des postures simples comme « l’arbre » ou « le chien tête en bas » aident à développer l’équilibre, la force du tronc et la conscience de la position du corps dans l’espace.
De 6 à 12 ans
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Pompes murales ou dips sur chaise : la pression profonde aide les enfants à se sentir ancrés et prêts à se concentrer.
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Pauses cérébrales basées sur le mouvement : Les pauses consistant en de courtes périodes de mouvement permettent de redynamiser le cerveau et d’améliorer l’attention après un travail assis.
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Exercices avec élastiques de résistance : tirer ou étirer des élastiques fait travailler les muscles et fournit une information organisatrice au système nerveux.
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Saut à la corde ou jeux de sauts : le mouvement rythmique renforce la coordination et le timing visuo-moteur.
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L'escalade (sur les terrains de jeux ou avec des équipements intérieurs) : développe la force, la conscience corporelle et la planification motrice – des compétences qui favorisent l'attention et la concentration sur le long terme.
Stratégies sensorielles
Parfois, les enfants ont besoin d'aide pour se mettre dans les meilleures conditions de concentration. « Ces stratégies sensorielles permettent de réguler le niveau d'éveil de l'enfant, favorisant ainsi une meilleure concentration », explique Maxson. Voyons cela de plus près :
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Travail physique intense (stimulation proprioceptive) : des activités comme pousser, tirer, porter ou serrer activent les récepteurs musculaires profonds des enfants et peuvent procurer une stimulation apaisante, tout en aidant le cerveau à rester organisé et concentré.
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Jeux tactiles : Des activités comme la manipulation de pâte à modeler, l’exploration de bacs sensoriels ou de différentes textures peuvent aider les enfants hypo- ou hypersensibles au toucher. Ces jeux peuvent être apaisants ou stimulants.
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Stimulation vestibulaire : Les mouvements contrôlés, comme se balancer et tourner sur soi-même, favorisent l’équilibre et la conscience corporelle. Les mouvements rythmiques peuvent améliorer la concentration chez certains enfants, tandis que les mouvements rapides ou imprévisibles peuvent être trop stimulants pour d’autres.
Jeux de concentration à essayer à la maison ou en classe
Le jeu est l'un des moyens les plus efficaces de développer la concentration, l'attention et la maîtrise de soi, surtout lorsque les jeux sont simples, stimulants et adaptés au développement de l'enfant. Voici quelques activités de concentration faciles à mettre en œuvre pour les élèves :
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Feu rouge, feu vert
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« Simon dit »
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Puzzles
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Jeux de mémoire (comme « Go Fish »)
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Cartes de séquençage d'histoire
Créer un environnement propice à la concentration
Pour aider les enfants à se concentrer, il est essentiel de créer un environnement adapté à leurs besoins de développement. Voici quelques moyens simples mais efficaces d'aménager un espace propice à la concentration :
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Réduisez les distractions : maintenez votre espace de travail aussi calme et rangé que possible. Cela signifie limiter le bruit, le désordre et les stimulations visuelles pendant les heures de travail.
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Aménagez un espace de travail : Disposer d’un espace dédié à l’apprentissage ou aux tâches calmes favorise la structure et la concentration. Prévoyez un bureau à la taille d’un enfant et équipez-le de stylos, de papier, d’un minuteur, d’un agenda visuel et de petits objets anti-stress.
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Intégrez des pauses actives : les enfants ne sont pas faits pour rester assis sans bouger pendant de longues périodes. Apprenez-leur à faire des pauses actives pour se dépenser et faciliter leur retour à la concentration.
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Utilisez des repères visuels et des routines : les supports visuels aident les enfants à comprendre les attentes et à rester concentrés sans avoir besoin de rappels constants. Vous pouvez utiliser des minuteurs visuels, des listes de contrôle ou des fiches de tâches pour les aider à capter leur attention.
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Offrir des choix pour développer l'autonomie : lorsque les enfants ont le sentiment d'avoir une certaine maîtrise de leurs tâches, leur motivation et leur concentration augmentent généralement. Par exemple : leur permettre de choisir entre différentes tâches ou de décider de l'ordre de leurs devoirs.
Encourager les pauses et les routines équilibrées
Un petit mot sur les pauses. Tout comme nous avons besoin de moments de détente au cours de la journée, les enfants bénéficient de pauses régulières qui aident leur corps et leur cerveau à se réguler. « Les pauses sont essentielles à la régulation sensorielle », explique la Dre Erin Monise, ergothérapeute (OTD, OTR/L, SWC, CASI) . « De nombreux enfants profitent de pauses actives ou sensorielles qui leur permettent de se détendre et de retrouver un état propice à l'attention. » Ces pauses sont particulièrement importantes pour les enfants qui ont des difficultés de planification motrice, de conscience corporelle ou de traitement vestibulaire, car ils peuvent se fatiguer plus rapidement lors d'activités sédentaires ou à un bureau.
De même, des routines équilibrées peuvent aussi améliorer la concentration. « Une journée bien équilibrée, comprenant du temps pour bouger, du travail concentré, les repas et beaucoup de jeu libre, surtout en plein air, est essentielle », explique Monise. « Le jeu permet aux enfants de traiter les informations sensorielles, de développer leur motricité et d'intégrer de nouvelles compétences. »
En conclusion : Favoriser la concentration sans pression
L'une des choses les plus précieuses que nous puissions enseigner aux enfants est la capacité à identifier et à répondre à leurs propres besoins d'attention, sans honte ni pression. « Apprenez aux enfants à remarquer lorsqu'ils perdent leur concentration et aidez-les à reconnaître les signes qui en découlent (comme le fait de se tortiller ou d'être dans la lune), afin qu'ils apprennent à s'auto-évaluer et, à terme, à mettre en œuvre des stratégies », explique Monise.
Encouragez-les à essayer une stratégie d'autorégulation, comme des étirements, de la respiration profonde ou une pause active, avant de se lancer dans une nouvelle activité. Avec le temps, ils apprendront à utiliser ces outils d'eux-mêmes et gagneront en confiance dans leur capacité à gérer leur concentration de manière saine.
FAQ sur les exercices de concentration pour enfants
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Quelles sont les meilleures activités pour stimuler la concentration des jeunes enfants ? Feu rouge, feu vert, « Jacques a dit », les puzzles, les jeux de mémoire, les cartes de mise en séquence d’histoires, le jeu des statues et les activités physiques intenses.
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À quelle fréquence les enfants devraient-ils faire des exercices de concentration ? Selon Monise, il est conseillé aux enfants de pratiquer ces exercices 2 à 4 fois par semaine. Les enfants présentant des difficultés d’attention ou de planification motrice peuvent bénéficier de 5 à 10 minutes de pratique quotidienne.
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Le mouvement peut-il améliorer la concentration ? « Le mouvement est l’un des moyens les plus efficaces d’améliorer l’attention », affirme Monise. « Il augmente l’oxygénation du cerveau, ce qui accroît la vigilance et les performances cognitives. »
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Quelle est la différence entre concentration et attention ? « Bien que souvent utilisés indifféremment, l’attention désigne la capacité du cerveau à percevoir ou à intégrer des informations, tandis que la concentration est l’orientation intentionnelle de l’attention vers une tâche ou un objectif précis », explique Maxson. L’attention est plus générale, comme percevoir les sons dans une pièce, tandis que la concentration est plus sélective et active, comme lire un livre en faisant abstraction du bruit ambiant.